La victoire, la défaite et encore moins le score (aussi large soit-il) n’ont aucune signification par rapport à la beauté du spectacle offert par les deux adversaires. C’est ce qui vient d’être confirmé par cet historique Libye-Tunisie.
Heureuseument qu’il y a le petit écran sinon on se serait privé d’un beau spectacle offensif à l’occasion du derby maghrébin qui a eu lieu à Benghazi avant-hier entre la Libye et la Tunisie dans le cadre des éliminatoires de la CAN 2022. Les téléspectateurs ont eu droit à l’un des plus beaux matches joués ces dernières années. Et l’on se demande jusqu’à quand on va continuer à priver les spectateurs de tels plaisirs en raison de la Covid-19? Un nombre raisonnable, ne serait-ce que limité, mérite bien de compléter les conditions essentielles d’un spectacle footballistique qui ne peut être parfaitement savouré que par un public «acteur». Mais bon, on n’y peut rien tant que le huis clos est un «diktat» universel !
Fair-play et sportivité
Libye-Tunisie a été loin d’être une simple formalité pour nos internationaux qui l’ont négocié en toute sportivité et sans la moindre «complaisance» envers nos frères libyens.
Après le score large de l’aller (4-1), les «Aigles de Carthage» ont récidivé en infligeant aux Libyens une défaite plus lourde encore : 5 à 2. Mais ces derniers n’ont guère à rougir de cette défaite qui vient malheureusement à l’occasion de leur premier match à domicile après huit ans de suspension de leurs stades par la Fifa.
D’aucuns pensent que ce fut trop cruel, surtout en ce moment où la Libye lorgne vers l’avenir avec beaucoup d’espoir pour la reconstruction du pays au terme d’environ dix ans de chaos à oublier.
Mais au contraire, c’est là où réside le message positif et «paradoxal» lancé par nos joueurs ainsi que par leurs homologues libyens. C’est que malgré l’enthousiasme débordant, le suspense, le rythme très accéléré et le nivellement des forces, il n’y a eu aucun débordement qui enfreigne la sportivité et le fair-play. C’est vraiment du jamais vu !
Il s’agissait tout simplement d’un match de football dans lequel les deux équipes et tous les joueurs s’en sont donné à cœur joie et sans calcul. Du football pur comme on en redemande. La Libye a voulu gagner son match pour rester dans la course de la qualification. Mais ce fut impossible parce que la Tunisie était plus expérimentée, mais surtout très respectueuse envers son adversaire d’abord qu’elle traité avec tous les égards et envers la charte sportive, ensuite.
Attaque, attaque…
Les deux équipes, qui regorgent de joueurs talentueux, nous ont juste épatés par leur football direct.
D’habitude, dans ce genre de matches, on assiste à un duel où la prudence et la crainte d’encaisser des buts sont des mots d’ordre, mais rien n’en fut. Les lignes d’attaque des deux protagonistes ont, au contraire, préféré se départager au nombre de buts marqués.
Chose qui a abouti à un show offensif de sept jolis buts dont certains sont d’anthologie.
Par moments, on pensait que les deux compartiments défensifs des deux équipes étaient naïfs ou peu efficaces sur certaines actions.
Mais en vérité, l’ardeur, la détermination à en découdre offensivement ajoutées à l’art sublime des attaquants, qui étaient en plus constamment harcelants, poussaient sans doute les défenseurs à la faute inévitable.
Hamdou El Houni, Moaïed Ellafi, Faycel Badri et Mohamed Tarhouni du côté libyen et Mohamed Draguer (le défenseur-attaquant), Seïf Jaziri, Anice Ben Slimane, Naïm Selliti, Seïf Khaoui et surtout l’excellente révélation Issa Idouni, du côté tunisien, ont tout simplement donné le tournis aux défenseurs qui ne pouvaient s’empêcher de commettre des bévues.
Tous ces ingrédients nous ont donné un spectacle qui fait honneur aux deux footballs tunisien et libyen, abstraction faite du score qui ne veut rien dire !